Endoprothèse

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Une opération chirurgicale Thinkstock

Les endoprothèses sont des prothèses particulières, puisqu'elles s'intègrent à un organe. Il peut s'agir par exemple de prothèses d'artères coronaires (les stents, les endoprothèses les plus connues), valvulaires (qui remplacent les valvules du cœur), de prothèses vasculaires, œsophagiennes, des canaux de la vésicule biliaire, de l'urètre (le canal qui part de la vessie et qui permet d'uriner). Toutes ces prothèses se posent sous anesthésie générale (l'anesthésie peut être locale ou loco-régionale pour la prothèse urétrale). Les prothèses urétérales et biliaires s'apparentent à des stents.

Endoprothèses : les prothèses valvulaires cardiaques

Principe de la prothèse valvulaire cardiaque

Outre le stent, qui est une endoprothèse fréquemment utilisée, il existe des prothèses valvulaires qui prennent place dans le cœur.

Les prothèses valvulaires cardiaques sont composées de deux parties : une partie fixe (la collerette) et une partie mobile, qui s'ouvre et se ferme.

Cette ouverture/fermeture est le principe même de la valvule, dont la fonction est de permettre un cycle cardiaque normal. En effet, une fois le sang arrivé dans le cœur, les valvules s'ouvrent et se ferment alternativement pour capter puis expulser le sang dans tout l'organisme.

Modèles de prothèses valvulaires cardiaques

La prothèse valvulaire est donc conçue sur le même modèle que la valvule saine, bien que plusieurs modèles existent.

La plus ancienne (1960) et la plus connue est la prothèse Starr®, qui est une prothèse valvulaire cardiaque à bille.

Les prothèses valvulaires cardiaques à disque, dont la plus représentative est la prothèse Björk-Shiley® (1969), sont aujourd'hui réalisées en carbone.

Les prothèses constituées de deux disques semi-circulaires capables de pivoter restent une référence à l'heure actuelle. Ce sont les prothèses de Saint-Jude® (1977).

Les dernières venues sont les valves cardiaques, dont la partie mobile est en carbone et qui sont les plus proches des véritables valvules cardiaques : Carbomedics® (1986), Sorin Bicarbon® (1990), ATS® (1992).

Quelle que soit la prothèse employée, elle est posée de façon définitive (tant qu'il n'y a aucune complication). Une fois la prothèse mise en place, il faut prendre un traitement anticoagulant à vie.

Remarque : on utilise également des bioprothèses, qui sont des prothèses valvulaires cardiaques à base de valves de porc, de veau ou, plus rarement, issues du patient lui-même.

Endoprothèses : les prothèses vasculaires

Les prothèses vasculaires sont employées lorsqu'une artère a été détériorée ou s'est fragilisée, comme c'est le cas avec un anévrisme artériel par exemple (c'est souvent l'aorte abdominale qui menace de se rompre).

Le principe est assez simple, puisqu'il s'agit de remplacer la partie défectueuse par une prothèse vasculaire qui assurera la continuité de l'artère.

Les prothèses vasculaires sont employées dans différentes zones du corps en fonction de la région atteinte. Le principe est toujours le même : relier les parties saines en remplaçant celles qui sont abîmées par une prothèse.

Là encore, on utilise des bioprothèses, notamment pour la prise en charge chirurgicale du rétrécissement aortique serré. Elles permettent de ne pas prendre de traitement anti-coagulant à vie et offrent une survie moyenne de 16 ans pour les moins de 65 ans, de 12 ans pour les 65-75 ans, de 7 ans pour les 75-85 ans et de 6 ans pour les plus de 85 ans.

Bon à savoir : si, avec ces bioprothèses aortiques, le risque d’accident vasculaire cérébral n'est inférieur que de 3 % dans les 10 ans qui suivent la pose, celui de fibrillation auriculaire est diminué de 30 % et celui de détérioration de la valve aortique de 10 % (après 10 ans, cette dernière se détériore rapidement et elle concerne 50 % des patients au bout de 20 ans).

Endoprothèses : les prothèses digestives

Prothèses œsophagiennes

Les prothèses œsophagiennes sont des tubes que l'on place dans l'œsophage. Elles permettent de libérer l'œsophage lorsque celui-ci a été obstrué, notamment par une tumeur.

Certaines prothèses œsophagiennes sont couvertes de plastique fin et souple (prothèse Ultraflex®) ou sont constituées de Nitinol (un alliage nickel-titane à mémoire de forme qui reste souple) et mesurent entre 9 et 15 cm.

D'autres prothèses œsophagiennes sont en acier et comprennent des anneaux, comme l'œsophage lui-même. Elles peuvent être équipées d'un manchon souple, qui évite les reflux vers la bouche. Ces prothèses mesurent de 8 à 14 cm.

Remarques : ces endoprothèses n'interviennent qu'en fin de vie, lorsque tous les traitements précédents ont échoué.

Prothèses des canaux de la vésicule biliaire

Les prothèses biliaires sont utilisées en cas d'obstruction empêchant l'écoulement de la bile par les canaux. L'obstruction peut-être due à un cancer, à une compression par un des organes proches (duodénum ou pancréas) ou encore à des calculs biliaires qui ne peuvent pas être retirés.

La prothèse biliaire est une sorte de tube en plastique (polyéthylène ou téflon) ou en métal (acier ou Nitinol) perforé en plusieurs endroits.

Endoprothèses : les prothèses urétrales

Les prothèses urétrales sont surtout utilisées en cas d'hypertrophie bénigne de la prostate entraînant une obstruction de l'urètre (qui permet normalement d'évacuer l'urine). Elles sont donc intéressantes pour les hommes âgés victimes de troubles urinaires obstructifs.

Ces prothèses doivent être changées par l'urologue assez régulièrement (tous les 2 à 3 mois). L'intervention ne dure pas plus de 10 minutes, ce qui rend la chose relativement aisée.

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