Les prothèses d'épaule ont pour triple objectif la cessation de la douleur, la restauration de la mobilité articulaire et la restauration de la force musculaire.
Les prothèses ne sont proposées que si on a échoué à soulager la douleur par des traitements non chirurgicaux plus classiques (anti-inflammatoires, antalgiques voire infiltrations de stéroïdes).
Aujourd'hui, cette intervention est bien maîtrisée (le nombre de prothèses d'épaule a été multiplié par cinq entre 1998 et 2016) et donc de plus en plus souvent proposée.
Principe de l'intervention chirurgicale
L'intervention chirurgicale visant à mettre en place une prothèse d'épaule consiste à remplacer les surfaces articulaires usées.
Sur cette image d'une épaule, on peut voir :
- la partie supérieure du bras, appelée humérus ;
- la tête de l'humérus (partie sphérique) ;
- l'omoplate ;
- la partie creuse de l'omoplate, nommée cavité glénoïde, qui s'articule avec la tête de l'humérus.
Lorsqu'on met en place une prothèse de l'épaule, on remplace la tête de l'humérus et la cavité glénoïde :
- La tête de l'humérus est remplacée par une sphère métallique ;
- La cavité glénoïde de l'omoplate est remplacée par une structure en polyéthylène.
Différentes interventions
On procède à des interventions différentes selon la pathologie que l'on souhaite traiter :
- En cas de fracture, l'intervention comporte d'une part la mise en place de la prothèse, d'autre part la fixation des zones de l'os (tubérosités) sur lesquelles s'attachent les muscles.
- En cas de nécrose de la tête de l'humérus, elle seule sera remplacée ( prothèse partielle), dans 30 % des cas.
- En cas d'arthrose on mettra en place une prothèse totale en remplaçant les deux parties de l'articulation (tête de l'humérus et cavité glénoïde) dans 70 % des cas.
Remarque : il existe également des prothèses inversées qui consistent à placer une sphère au niveau de la cavité glénoïde et à implanter une prothèse creuse dans l'humérus.
Hospitalisation et rééducation
L'intervention proprement dite dure de une à deux heures en fonction de sa complexité.
- L'hospitalisation dure 8 jours en moyenne et la rééducation peut avoir lieu en centre spécialisé ou à domicile.
- Contrairement aux prothèses de la jambe, l'épaule n'est pas immobilisée. La rééducation avec un kinésithérapeute commence généralement dès le lendemain de l'intervention.
La rééducation comporte différentes phases :
- Le but premier étant de récupérer la mobilité complète de l'articulation et de diminuer la douleur, le kinésithérapeute travaille la mobilisation de l'épaule. Cette phase de la rééducation dure 3 semaines. En parallèle, on pratique 4 séances d'auto-rééducation par jour.
- Dans un second temps (entre la troisième et la sixième semaine), on procède à une contraction isométrique (on contracte les muscles sans réaliser de mouvement). On réapprend à bouger son épaule.
- Après la sixième semaine, on travaille le renforcement musculaire et on reprend progressivement une activité normale.
- À partir du troisième mois, la rééducation a lieu deux fois par semaine et le patient peut nager, conduire...
Événements indésirables
Selon une étude britannique publiée dans le BMJ (British Medical Journal), le risque d'événements indésirables graves liés à une prothèse d'épaule est plus élevé qu'attendu, notamment chez les hommes de plus de 85 ans.
Les événements indésirables en question sont de diverses natures : infections des voies respiratoires inférieures, infections des voies urinaires, lésions rénales aiguës, embolies pulmonaires… Un mois après l'opération, le taux de ces événements est de 3,5 % mais il grimpe à 4,6 % à 90 jours. Ce risque serait particulièrement élevé à 90 jours chez les individus de 85 ans et plus, et surtout chez les hommes, une femme sur neuf et un homme sur cinq étant concernés.
Il faut par ailleurs indiquer que, si la plupart des prothèses d'épaule peuvent durer toute la vie du patient, une reprise chirurgicale se révèle nécessaire dans les 5 ans post-chirurgie pour 7,5 % d'entre elles. Ce sont cette fois-ci les hommes de 55-59 ans qui sont les plus concernés (un homme sur quatre), certainement en raison d'une vie plus active et donc d'une usure accélérée des composants de la prothèse.
Orthèses et attelles de l'épaule
Les orthèses et attelles de l'épaule sont les écharpes classiques qui maintiennent le bras fléchi.
Il existe des écharpes toutes simples (8 €) ou des systèmes plus complexes pour davantage de confort (jusqu'à 70 €) et des gilets de contention spécifiques. Ces gilets sont tout particulièrement indiqués en cas :
- d'entorse ;
- de luxation ;
- de fracture.
Dans le cas d'une reconstruction complète de l'articulation, il est parfois nécessaire de porter un coussin spécifique pour supporter le bras (jusqu'à 180 €).
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Zones d'appareillage
Sommaire
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