Amputation de la jambe

Sommaire

Chirurgie cancer sein Sam Edwards / Getty

L'amputation de la jambe désigne une ablation chirurgicale d'une partie du membre inférieur. Souvent envisagée comme la dernière thérapeutique possible, ce type d'amputation est majoritairement pratiqué chez les personnes présentant de graves troubles de la circulation sanguine. La prise en charge se fait par une équipe pluridisciplinaire qui permet de soutenir le patient dans cette épreuve et lui permet de lui proposer le meilleur confort de vie possible, grâce, notamment au développement de prothèses de plus en plus performantes.

Principe de l'amputation de la jambe

On nomme amputation de la jambe l'intervention qui consiste à retirer une partie de la jambe. Cette amputation peut se faire à différents niveaux du membre inférieur. Si l'amputation reste une épreuve particulièrement difficile, elle est toujours proposée en dernier recours et quand elle permet un gain de confort de vie.

Quelles sont les causes d'une amputation de la jambe ?

Depuis plusieurs années, le nombre d'amputation de la jambe a fortement diminué. En effet, les progrès chirurgicaux et la meilleure prise en charge des artérites a permis d'éviter de nombreuses ablations de membres inférieurs. Néanmoins, l'amputation semble être parfois la seule alternative possible.

Cause vasculaire

Les artérites et les pathologies vasculaires pouvant mener à des sténoses des artères et veines du membre inférieur représentent la cause principale d'amputation de la jambe. Les vaisseaux sanguins peuvent être altérés et finissent par s'oblitérer. Des territoires entiers peuvent ne plus être perfusés et le manque d'oxygène peut conduire à la nécrose des tissus. Le diabète, l'hypertension artérielle ou le tabagisme sont des facteurs de risque bien connus.

Bon à savoir : en France, une amputation non traumatique sur deux concerne des patients diabétiques (source : Dr Jacques Martini du CHU de Toulouse lors du congrès annuel de la Société francophone du diabète de Marseille, 26-29 mars 2019) et dans 85 % des cas elle est secondaire à un ulcère du pied diabétique.

Cause traumatique

Les accidents de la route et sur les machines-outils représentent près de 20 % des amputations de la jambe. Ce chiffre tend à diminuer car les nouveaux modèles de machines sont équipés de systèmes de protection performants.

Cause infectieuse

Certaines infections foudroyantes comme les infections aux germes «mangeurs de chair» sont des urgences vitales. En effet, les fasciites nécrosantes sont des infections (en général dues à des streptocoques) particulièrement dangereuses qui peuvent se propager rapidement dans l'organisme et provoquer des nécroses si elles ne sont pas traitées.

Bon à savoir : le syndrome du choc toxique est une infection très grave liée à une bactérie, le staphylocoque doré. Ce micro-organisme peut se développer plus facilement chez les femmes portant des tampons hygiéniques et provoquer des nécroses.

Autres causes

Certains cancers peuvent se développer au niveau des os de la jambe et parfois l'amputation reste la meilleure solution thérapeutique. Certaines malformations congénitales sont très handicapantes et l'amputation de la jambe couplée au port d'une prothèse adaptée est parfois préférable. Enfin beaucoup de personnes sont encore victimes de mines anti-personnelles et doivent être amputées en urgence.

Comment se déroule une amputation de la jambe?

Voici comment se déroule l'amputation d'une jambe.

Détermination du niveau d'amputation

Le niveau d'amputation est soigneusement déterminé en fonction de la pathologie. Le critère essentiel qui va déterminer le niveau d'amputation est la qualité du système vasculaire et de l'oxygénation futur de la partie restante de la jambe. En effet, pour que la cicatrisation soit optimale, il faut que le territoire restant soit parfaitement bien vascularisé. Pour déterminer le niveau d'oxygénation du membre, une IRM, un test d’oxygénation et une angiographie sont pratiqués.

Déroulement de l'intervention

L'opération chirurgicale dure 1h30 à 2h00. Le chirurgien procède d'abord à l'incision de la peau et dégage les muscles protégeant les os. Ensuite à l'aide d'une scie chirurgicale pneumatique, il découpe les os de la jambe (tibia et fibula pour une amputation en dessous du genou, une partie du fémur pour une amputation au-dessus du genou). Le chirurgien protège ensuite le bout d'os coupé par les muscles de la jambe ou de la cuisse et suture la peau. Le praticien peut utiliser la peau du talon afin de protéger le moignon obtenu et faciliter la pose de la future prothèse.

L'après-opération et le suivi de l'amputation de la jambe

Le suivi post-opératoire fait intervenir une équipe pluridisciplinaire. Les chirurgiens, les infirmiers et aides-soignants mais aussi les ergothérapeutes, les kinésithérapeutes ou le psychiatre sont tous indispensables à un bon rétablissement.

Soins après l'opération

Une fois l'opération terminée le patient se réveillera avec des bandages et des drains qui permettront d’évacuer les sérosités et le sang. Les bandages seront renouvelés tous les jours pendant une vingtaine de jours. Une fois la cicatrisation amorcée, le patient apprendra à prendre soin de son moignon et de la peau fragilisée qui l'entoure. Un lavage délicat avec du savon hypoallergénique puis l'application d'une crème hydratante est indispensable.

Rééducation et prothèse

Le port de prothèse peut être envisagé dès la deuxième semaine après l'opération. Dans un premier temps, il s'agira d'une prothèse temporaire qui permettra de réapprendre à se mouvoir. Des séances de kinésithérapie permettront également de reprendre un équilibre et de ne pas trop solliciter la jambe valide. Plusieurs mois seront nécessaires pour s'habituer à la prothèse car elle devra être souvent ajustée aux changements du corps. L'apprentissage de la pose de différentes prothèses est essentielle (prothèse permettant d'aller dans l'eau, de courir....) et facilitera l'autonomie.

Ces pros peuvent vous aider